ll y a deux réponses à cette question.
La première est que le patient a souvent effectué un long parcours à la recherche d’un traitement sans être parvenu à un traitement positif et il est nécessaire de remettre à plat toute son histoire pour comprendre ce qui n’a pas marché .
La pratique du psychologue se prête tout naturellement à cette démarche puisqu’il s’agit de prendre son temps pour écouter le patient, et de comprendre par delà les symptômes qu’il décrit ce qui contribue à susciter la douleur, à l’accentuer et à empêcher les traitements médicaux d’agir.
La deuxième réponse est que dans les douleurs chroniques, les aspects psychologiques sont intimement liés aux aspects médicaux, et il est nécessaire de faire la part des choses entre ce qui est purement somatique et ce qui est psychologique.
La recherche des causes de la douleur avec le psychologue passe par une description détaillée des manifestations du mal de tête et une exploration des conditions dans lesquelles vit le patient (situation familiale, parcours scolaire, universitaire et professionnel, mode de vie et notamment mode d’alimentation, histoire médicale et chirurgicale).
Cette approche globale permet de s’orienter vers un diagnostic de migraine, de céphalée de tension ou d’un autre type de céphalée. Mais il arrive fréquemment que certains aspects de la vie du patient comme par exemple une alimentation déséquilibrée, un problème professionnel ou familial ou un problème de santé autre que le mal de tête doivent être pris en compte avant toute autre chose.
Enfin, et c’est toujours le cas pour une migraine non soignée, le patient est systématiquement adressé à un médecin spécialisé dans les problèmes de migraines et de céphalées.
Il faut distinguer la migraine des autres maux de tête chroniques.
La migraine, est appelée par les médecins maladie migraineuse, il s’agit donc bien d’une véritable maladie. Les aspects psychologiques de la migraine sont néanmoins à prendre en considération en raison des incidences importantes des crises de migraine sur la vie des patients et sur celle de leur entourage.
La présence d’un psychologue auprès d’une personne souffrant de migraines se justifie au moment du diagnostic pour l’aider à comprendre comment fonctionnent ses migraines et à s’orienter vers le traitement médical adéquat.Il se justifie aussi comme soutien psychologique au traitement.
Certains maux de tête chroniques sont la manifestation physique d’une situation personnelle, familiale ou sociale difficile à vivre. Dans ces cas, on peut parler de manifestation psychosomatique, puisque c’est le corps qui prend la place du langage pour exprimer une difficulté ou une souffrance. Ce sont les céphalées de tension, qui touchent à peu près autant de personnes que les migraines.
Toutefois, il faut bien se garder de qualifier de psychosomatique toute céphalée dont on ne comprend pas les causes. C’est pourquoi, il est indispensable de pratiquer un examen médical approfondi visant à écarter toutes les maladies dont l’un des symptômes serait les maux de tête.
Oui, mais seulement au cours d’une consultation. En effet, les manifestations des maux de tête sont très variées et nous estimons que seule une information adaptée au cas particulier de chacun peut lui être utile. Au cours de la consultation, une information sur la nature de ses maux de tête et sur les moyens qui existent pour les soulager est délivrée au patient. Cette information contribue à le rassurer, surtout si c’est la première fois qu’il consulte, car les manifestations d’une migraine ou d’une céphalée de tension prennent souvent des formes spectaculaires qui peuvent inquiéter à juste titre.
A l’institut du mal de tête nous croyons beaucoup à l’effet thérapeutique de cette information qui permet à l’intéressé de participer à son traitement de manière active et responsable, ce qui est un élément primordial pour le succès du traitement.
La psychologie est naturellement présente dans la méthode utilisée pour la compréhension du cas. Elle joue son rôle aussi par le simple fait de parler avec un psychologue. En effet parler des questions qui vous soucient libère l’esprit et contribue à diminuer les crises en nombre ou en intensité.
Dans les cas de céphalées de tension, c’est la psychothérapie qui est majeure dans le traitement, les médicaments venant en appui pour calmer les douleurs.
Le rôle de l’institut est très différent et néanmoins complémentaire de celui du médecin. La personne qui vient consulter à l’institut du mal de tête est assurée d’être reçue longuement par un psychologue qui va lui faire décrire ses maux de tête de manière libre et détaillée de sorte que les douleurs puissent être décrites avec une grande précision et mises en relation avec différents aspects de sa vie passée ou actuelle.
Cela va permettre au psychologue de comprendre assez rapidement ce qui est en cause dans le symptôme que lui apporte son patient.
S’agit-il de migraine proprement dite, auquel cas l’orientation sur un médecin spécialisé dans les migraines et céphalées s’impose.
S’agit-il de maux de tête consécutifs à un accident, à un problème dentaire, à une opération chirurgicale, à un mauvais état gynécologique ou encore à un mauvais état de la zone ORL ? Dans ce cas le malade va être orienté vers un dentiste expert ou vers le médecin de la spécialité concernée (médecin de rééducation fonctionnelle et kinésithérapeute pour les problèmes de posture ou de cervicales, gynécologue ou endocrinologue pour les femmes qui voient leurs migraines s’accentuer à un certain moment de leur vie, otorhinolaringologiste, etc.)
Dans ces cas là, le problème à régler peut être uniquement organique et le patient va s’arranger avec le médecin qui lui aura été indiqué ou qu’il aura lui-même choisi, ayant à présent compris quelle est la cause de son mal de tête. Le problème peut aussi s’être compliqué d’anxiété provoquée par la douleur et aussi par le fait de ne pas comprendre son origine. Quelques séances de psychothérapie à l’institut du mal de tête en plus du traitement prescrit par le spécialiste sont alors nécessaires pour clarifier les choses et faire tomber l’anxiété qui est souvent la cause de l’accentuation des maux de tête.