Ma rencontre avec l’auteur fut le fruit du hasard. Nos routes se sont croisées sur un mot « Migraine ». Apanage des siècles passés des jeunes femmes cataloguées « hystériques », cette maladie, car il en s’agit bien d’une, a acquis non pas ses lettres de noblesse, mais le rang qu’elle mérite dans le panel médical sous forme de « Maladie Migraineuse » à la fin du XXème siècle.
Madame Lagrange, puisqu’il s’agit bien d’elle, me contacta car elle cherchait une caution médicale pour créer un Institut du Mal de Tête. Psychologue de formation, issue du monde industriel, elle se trouvait trop jeune, et d’ailleurs elle l’était, pour faire une « inactive » au sens où notre société de retraite anticipée transforme les quinquagénaires en octogénaires précoces qui feront des centenaires débordant d’activités ludiques, alors pourquoi pas constructives.
Notre auteur brava les obstacles que le corps médical lui opposa et à force de persévérance construisit de toutes pièces, mais malheureusement pour elle et contrairement à ses espoirs, son institut sans médecin mais avec une grande écoute.
Cet ouvrage fait d’une part de cette écoute des patients et d’autre part d’un acharnement pour s’instruire et pour construire, reflète bien le monde du mal de tête côté cour, c’est-à-dire côté patient, le côté jardin restant l’apanage du monde médical qui, géré par le Conseil de l’Ordre, a refusé à un non médecin l’entrée dans le sérail.
Merci Madame, d’avoir eu de la persévérance, le succès de votre livre sera, je l’espère, à l’image du succès bien mérité de votre Institut que vous avez su gérer avec l’Ethique due à une situation on ne peut plus médicale.