La migraine est une maladie extrêmement désagréable elle se manifeste par des crises que l’on peut décrire ainsi : « avant la crise je vais très bien, après la crise je vais très bien, pendant la crise c’est l’Enfer ». Et la crise peut durer une demi-journée à trois jours!
On ne sait jamais lorsque la crise va survenir c’est pourquoi la personne qui souffre de migraine est en permanence dans l’appréhension de la prochaine crise.
Il arrive même qu’elle s’organise pour ne plus jamais être perturbée dans l’organisation de sa vie, elle va alors se priver de tous loisirs pour être sûre de ne pas être perturbée par une crise de migraine pendant qu’elle est avec des amis ou qu’elle s’apprête à partir en vacances par exemple.
On comprend que dans ces conditions la personne qui souffre de migraines soit stressée et stressée en permanence.
Les personnes qui consultent à l’Institut du mal de tête ont souvent fait le parcours du combattant, ils ont beaucoup consulté des médecins, des spécialistes et aussi des guérisseurs, sans succès. J’appelle cela le nomadisme des migraineux.
Cette quête non couronnée de succès, quand on connaît la souffrance, la douleur et l’inquiétude provoquées par des symptômes qui vont souvent au-delà de l’imaginable tant ils sont bizarres et difficiles à comprendre, est vraiment de nature à vous angoisser encore plus.
Comme on ne le sait pas toujours le stress entraîne un certain nombre de désordres, qui touchent à la fois les voies digestives et les voies aériennes supérieures (gorge, nez, sinus).
Sur les voies digestives, le stress produit une quantité d’acide gastrique bien supérieure à ce qui est nécessaire au processus de digestion.
Cette quantité d’acide trop importante il faut bien qu’elle aille quelque part…
Tout le monde connaît l’ulcère à l’estomac qui touche principalement les personnes anxieuses: c’est le surplus d’acide produit par l’estomac en raison de l’anxiété qui vient brûler les parois de l’estomac.
Et bien, dans le cas des migraines qui ne vous laissent pas de répit c’est le même processus qui se produit.
L’acide produit en trop par l’estomac soit va brûler les parois de l’estomac, soit va remonter dans les voies aériennes supérieures.
Lorsque l’on s’intéresse à quelqu’un qui souffre de migraines on ne pose généralement pas la question de savoir s’il a mal à l’estomac.
Mais quand on lui pause la question, il arrive souvent que le patient porte sa main dans la région du ventre et confirme qu’il a souvent des brûlures au ventre.
Il est également très fréquent que l’acidité gastrique remonte dans les voies aériennes supérieures. La gorge, l’arrière nez et les fosses nasales en sont les cibles privilégiées et comme tout le monde le sait, l’acide ça brûle, ça déshydrate et ça fait mal.
Ça fait mal. Pourquoi?
Petit rappel: les sinus frontaux sont des cavités vides destinées à permettre la circulation de l’air aspiré par le nez.
Quand le nez se bouche l’aération des sinus diminue, l’air a du mal à monter dans les sinus mais il a aussi du mal à redescendre. Et ça crée une surpression douloureuse dans la zone frontale.
Un simple examen met très vite en évidence l’impact de l’acidité sur les voies aériennes supérieures: la langue est chargée, blanche, et si la déshydratation est très forte elle peut être framboisée, jaunâtre, voire verdâtre. La gorge est vitreuse, on ne voit plus la glotte. Elle est très sensible et même douloureuse.
Devant une telle situation le psychothérapeute va conseiller à son client d’aller consulter un médecin ORL.
Mais en attendant il donne à son client les recommandations de l’ORL que tout le monde peut comprendre: tout d’abord boire 2 litres d’eau par jour pour se réhydrater.
Ensuite, pour la nuit, surélever très légèrement la tête du lit par exemple en mettant un coussin sous le haut du matelas.
Arrêter de boire à 18h, sauf à l’heure du repas, car il ne faut pas avoir trop d’eau dans l’estomac au moment où on se couche car dans l’estomac il y a trop d’acide et c’est la nuit que l’acide remonte par l’oesophage jusqu’à la gorge.
Dans la journée, le trop d’acide ne peut pas remonter puisqu’en position verticale l’attraction de la terre qui joue son rôle l’en empêche. C’est donc la nuit que tout se passe.
La nuit l’acide remonte dans l’oesophage, la gorge puis les voies respiratoires jusqu’aux sinus : ça brûle et ça fait mal.
Ça fait mal parce que l’air qui est passé dans les sinus ne peut plus redescendre puisque le conduit entre le nez et les sinus est rétréci et comme l’explique le docteur Viala une surpression se créé dans les sinus et c’est ça qui fait mal à la tête.
Alors le nez que lui arrive-t-il?
Lui aussi, il est déshydraté il manque d’eau et quand les muqueuses intérieures du nez manquent d’eau elles gonflent et quand elles gonflent le conduit qui doit emmener l’air dans les sinus se rétrécit, l’air a du mal à passer .
Rappelons que les sinus sont des cavités vides qui sont là pour permettre l’aération de tout le système de respiration.
Et si l’air a du mal à monter dans les sinus il a aussi du mal à redescendre. Il reste bloqué dans les sinus, ça crée une surpression et ça fait mal à la tête.
Manque de chance! la personne qui souffre de migraines avait déjà bien du mal à calmer ses douleurs et voilà que s’y ajoute un mal permanent moins douloureux que la migraine mais quand même très gênant puisque permanent..
Ce mal de tête n’a rien à voir avec le mal de tête de la migraine : il est là permanent, tout le temps, mais la douleur n’est pas très forte, pas suffisamment pour vous empêcher de travailler. Contrairement à la douleur de migraine la douleur est d’intensité relativement faible mais elle est gênante car elle est là en permanence.
C’est pourquoi à l’Institut du mal de tête nous travaillons en étroite collaboration avec le docteur Viala, ORL.
C’est lui qui m’a fait comprendre cette conséquence de la migraine qui est aujourd’hui inconnue car en matière de maux de tête chroniques on pense surtout à la céphalée de tension qui elle aussi se manifeste par des douleurs d’intensité moyenne mais présentes en permanence.
Le Docteur Viala va donner à mon patient un traitement essentiellement de bon sens qui consiste à réhydrater l’ensemble du système, en particulier il va prescrire des pulvérisations d’eau de mer dans les narines puisque l’on sait que le sel absorbe l’eau, il va prescire aussi des gargarismes à l’aspirine effervescent qui permettent de dégager immédiatement les glaires et autres mucosités qui bloquent la circulation de l’air, et il va aussi prescrire des corticoïdes qui sont des antiinflammatoires. Mais je n’en dirai pas plus car son traitement est extrêmement ciblé et adapté à chaque patient.